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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 19:44

 

...Dehors, l'avalanche
les heures du vide
se détachent du ciel
par blocs agités de mots

Braäxa s'accroche, éperdument, aux bouts tranchés de mémoire

...Dedans, Elle flanche
et ton corps soudain résume
par fissures
la somme de toutes les absences

Braäxa sépare laborieusement frissons.. d'amour et craquement du néant

...Plus près
les noeuds de toi
se serrent en boucles changeantes
se serrent encore
en bandes d'infinie stupeur

Braäxa s'habille momie de soir.. trainant ses voiles blancs.. au creux de ta main

Bientôt...

...Plus rien
que ton regard ne cache
que tes baisers ne sachent
que cette distance n'arrache
et qu'on façonne à l'encre pixellisée de l'attente...

16h00

 

 

Ici, l'on s'amuse
et le noir s'évanouit
douce, et bleutée
silencieuse, elle appelle
maniacode décroche, sûrement, un souvenir fragmenté

Là, on s'agite
la Lune souffle
rassurée dans les feuilles
bruissement, silence
maniacode étouffe les grincements de ce plancher du rien

Si près, la muse
on inspire la nuit
douce, et bleutée
succulente, elle rappelle
maniacode se pare, de voil blanc, pour un soir

Plus rien
que ces yeux, la malice
que ces lèvres qui glissent
que ces esprits complices
n'ont déjà façonné, à l'encre dilettante

00h21
Prélude.

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30 août 2010 1 30 /08 /août /2010 19:19

 

 

maniacode souilla le pas, la porte bayait,
Il passa le seuil malpropre.
maniacode avait passé, sans un pli, pas une froissure,
Sa parure la plus douce.
maniacode avait choisi, à la corolle élégante,
Une rose et la fit choir ;
Au porche des étoiles,
Les mille-et-un pétales
Seraient peints.

So. What color, dear ?
Ving-et-une heures et juste dix minutes.
Bolero !

C'est un..
instant au bord de l'envol
virée en noir et blanc
tes mots.. qui remontent le temps
passage fou
ni gauche
ni droite
l'allée est indécise
au loin,
le rouge de tes nuits
le bleu de cette rivière
et cette musique.. transparente
pourquoi les passerelles insécures si
tout le bonheur du monde est au bout de ta plume ?


Braäxa se tourne, et souffle ce qui était..
Braäxa s'arrête, et touche ce qui est
Braäxa sourit, et rêve ce qui serait

Rouge & bleu.. ça te va, dear ?


00 : 31
 
Rouge, sang, rouge sans peine.
Et les cirrus d'agiter leurs pennes
Au crépuscule calme sur l'azur.
Éther et mer, charmant augure.

maniacode se tourne et retourne, ce qui n'est plus ni ne sera,
maniacode embrasse, l'instant.
maniacode danse et rit, aux éclats.
Tu me l'accordes ?
Ce rêve, ce qui serait.

Rouge et bleu, tout me va.
Une heure et cinquante-deux minutes.
Valse !
 
l'instant fragile
des traces rouges coton
sur le mur bleu du ciel
étincelles !


Braäxa ramasse les feuilles tombées du temps
quelques bouts séchés d'éternité
vapeurs de quelques choses
Braäxa compose de ces fragments passés
un seul accord.. à contre-vent
trois petites notes et une pause
(prêt ?)
Braäxa lève la plume et ouvre le bal de prose
désormais
chaque pas
est une valse,
chaque baiser
est une trainée de roses :$


1:06
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7 septembre 2009 1 07 /09 /septembre /2009 21:54


Une nuit

Panthère s'allume une cigarette, prend un verre et s'assoit...

Elle prend la clé du temps et suspend tout, les minutes, les douleurs et le vent, Elle approche d'un pas incertain et comme attirée par une force indéterminée, elle s'assoit près de la femme à la robe de soie.

Une cigarette, oui.. ça fera un peu de bien..
Un verre, pourquoi pas.. pour oublier ?.. j'en sais rien..

Elle pose sa tête sur l'épaule de la Panthère, fumée bleue, fumée rose.. toutes deux se mêlent dans l'atmosphère..

Les fumées se mêlent, se croisent, dansent ensemble et montent dans le ciel...
Tel un jeu, elles recommencent à chaque fois, recommençant ce cycle pour finir par disparaître dans les airs...

Sa tête est sur son épaule, La Panthère regarde le sol, puis relève doucement sa tête pour regarder sa Fée et elle lui fait un sourire...

Tout est figé alors elle peut enfin sourire vraiment, ne pensant à rien d'autre qu'à ce moment, ne voyant rien d'autre que cet instant... Elle souriait tout simplement...

Âmes bleues, de noir habillées..
rêves blancs, de taches marqués..
regards roses, de gris voilés..
Là où s'élève la fumée du cœur,
Naissent les cercles oubliés
et s'évanouissent les mots sur les sables en pleurs,
vagues de regrets.. bleues,
vagues d'incertitudes.. roses,
effacent doucement les pas des promeneurs..

Bleues et roses entrelacées,
danses incertaines de maux entremêles.
Les mots sont de trop pour les accompagner...
Juste des gestes et des regards,
pour oublier un temps le présent
faire juste comme avant...
bleues d'azur dans un ciel étoilé,
roses pâles dans une nuit glacée...






Une danse

Si on avançait l'heure?
Retrouvons nous le soir. Quand la lune est à son apogée, quand le calme règne, que les gens dorment et que nos pensées puissent respirer sans être enchaînées.
Je t'invite, je saisis ta main et t'emmène loin, le temps d'une nuit, d'une danse.
Te faire sourire, parler pour une soirée.
Je te ferai tourner sur le rythme de la musique, un instant je me tiendrai contre toi. Un moment je te serrerai dans mes bras.
Que le bleu et le rose se mélangent encore une fois, qu'ils laissent libre court à leurs imaginations pour un instant.

Veux tu venir danser?

*Makkura s'approche doucement de sa Fée, lui tendant une main pour l'emmener le temps d'une soirée*

Et si... dans les inconsolables regards naissait un instant d'oubli,
un souffle dérobé en douce, aux branches d'un rosier
si au delà du gouffre, des constances transies
on transformait en piste de danse, les feuilles mortes sous nos pieds
s'il suffisait d'un soir à deux, d'un échange de murmures roses et bleus
pour qu'au fond du sablier,
se réveille le temps des rêves sublimes et le tic tac de l'infini...
si je m'abandonnais, aux bras de la femme féline
et qu'on se transformait soudain en figurines

tournoyant sans fin sur l'échiquier
il s'évanouirait peut-être un peu
le souvenir éclaté
de ce qui fut autrefois l'éternité
ou ce qu'on appelle parfois, la vie...

*avec plaisir ma belle*
(tu vas me manquer)

*Elle inclina légèrement la tête, sourire aux lèvres. Passa une main autour de la taille de sa Fée et prit l'autre dans la sienne.
Le décor changea en un instant, lumière tamisée, musique douce. Leur danse pouvait commencer.
L'une en face de l'autre, elle avait ce léger sourire qui n'apparaissait que très rarement.
La musique avait commencé et leur danse devenait de plus en plus intense, chacune tournoyant au rythme du son.
Oubliant peu à peu ce qu'il y avait en dehors, un mur s'était glissé entre elle et le reste. Juste la musique parvenait à leurs oreilles, un voile stoppait le bruit néfaste qui pouvait les distraire.
Cela pouvait durer une éternité, elle était si bien, espérant que sa Fée le soit, elle la regarda puis dans un murmure lui susurra.*

-Tu m'as aussi manquée ma Fée.

 

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16 décembre 2008 2 16 /12 /décembre /2008 01:07


Cher De Vaanne, j'ai l'honneur de vous lancer ce défi et de vous initier par la même aux joies du rp collectif =)
Les spectateurs sont les bienvenus en rp évidemment, cependant, tâchez de ne pas interférer avec les événements en cours s'il vous plait ;)
Bonne lecture à tous.


Le jour était déjà effacé et la nature assoupie noyée dans une lourde torpeur, un silence grésillant planait dans l'atmosphère étouffant âmes et pensées... aucun insecte, aucun rongeur, pas même le vent n'osait perturber la toile figée. Quelque part au fond de la forêt Delor Eambre, une silhouette féminine longiligne se détacha du décor provoquant dans l'atmosphère une brève ondulation aux vibrations métalliques. Elle s'arrêta un temps, fixant un point imprécis dans l'outre-ailleurs. Ses longues mèches lisses et immobiles étaient d'un noir profond et couvraient la moitié de son visage blanc et froid, on ne voyait alors que l'éclat mystérieux de son oeil émeraude et la sévérité de ses lèvres serrées sur un sourire indifférent. Quelques chose dans son allure contrastait fortement avec l'ambiance aux allures médiévales des lieux.. était-ce l'éclat trop pur de ses vêtements ? ou peut-être cette faible lueur bleutée qui l'entourait ? c'était impossible à déterminer avec précision...

La forêt tout autour reprenait vie alors qu'elle s'avançait, guidée par le souffle imperceptible d'une respiration régulière. Sous ses pieds, la terre couverte d'ombres tremblait secrètement, déroulait un tapis d'herbe fraiche dont les brins s'inclinaient respectueusement devant chacun de ses pas.

Cela fait des années qu'elle remuait la Terre à Sa recherche, depuis ce jour où Sa lame s'était sauvagement plantée dans le dos de la seule personne qu'elle n'ait jamais aimée.
Jour de colère.
Le bruit métallique des milliers de sabres s'élevait jusqu'au firmament... Elle, et lui combattaient cote à cote, guerriers tranchaient les cous, arrachaient les vies, abattaient des dizaines de soldats de l'Empire de sang froid... au nom du patriotisme.
Elle n'oubliera pas son visage assassin.
Il a suffit qu'elle détourne le regard quelques instants le temps de parer un traitre coup de lance, pour que tout soit fini. Et sa raison d'être avec, sa raison de se battre... son sabre tomba pour la première fois à ses pied.

Mais les longues années d'apathie et d'amertume finirent par atténuer sa douleur, l'abattement laissa enfin place à une rage intérieure... et elle comprit qu'elle ne retrouverait la paix que dans la vengeance.
Armée de son pendule et de sa carte, elle dut passer de longues heures à tenter de localiser son « ennemi ». Ce fut difficile à la force seule de l'esprit, mais elle n'avait rien de lui, ni objet personnel, ni quelque goutte d'humeur corporelle.. rien qui puisse accélerer la magie de repérage.

Elle s'arrêta enfin devant un cèdre millénaire. A son pied était assis en tailleur l'homme responsable de tous ses chagrins, les yeux clos, visiblement en pleine méditation... sa voix rompit le silence paisible, froide et implacable, chaque mot s'échappant de ses lèvres semblait fouetter l'homme assis là.

- Vous voilà donc enfin... Donhore Enomine Victor Aanne, chevalier de l'ordre des quatre vents et bras droit de l'Empire... ou devrais-je simplement vous appeler De Vaanne ?

L'homme demeura immobile quelques instants avant de lever vers elle un visage impassible. Son regard bleu heurta violemment le sien, on aurait presque entendu des étincelles glaciales naitre entre les deux. Malgré lui, l'homme fut parcouru d'un léger frisson, ses pensées défilèrent transparantes, livre ouvert devant Elle...

*Etrangement puissante.. son aura. Quelle est donc cette rencontre improbable de la mélancolie avec la douce violence... et d'où connait-elle mon identité et mon passé avec autant de précision*

Comme si ses interrogations étaient entendues et exaucées, un flot d'images envahit soudain son esprit, les souvenirs de la guerre, le sang, les cris, le chaos et... cette lame plantée jusqu'à la poignée dans le corps d'un homme, le regard féminin désemparé sur lequel il ne s'était pas attardé...

Sursaut. Il revint à lui-même, et cette fois-ci, son visage perdit de sa dureté, et ses sourcils se froncèrent lentement, une sourde angoisse commençait à parcourir sa peau.

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défi relevé, honneur partagé ^^


Adossé à un arbre, il méditait… Il lui fallait avoir l’esprit clair et pur, là où il allait. Son Empereur l’avait chargé d’une grande mission, une mission de paladin. Pour la remplir, l’esprit était la plus efficace des armes, la plus affûtée et la plus adaptée.

Mais il ne put terminer de clarifier son esprit selon les préceptes de son ordre. Quelqu’un l’avait dérangé en l’apostrophant par son nom, un nom qui n’était plus utilisé depuis qu’il était devenu paladin… Qui pouvait voir l’audace de déranger un membre de son ordre ?

Il ouvrit les yeux… et son regard se focalisa sur une jeune fille, frêle et fragile. Pourtant, une sourde angoisse montait en lui, comme la fébrilité qui le gagnait avant chaque bataille.

Il se revit soudain lors d’une ancienne bataille, plus jeune, taillant et tranchant dans les rangs de la vermine rebelle, faisant son devoir pour son Empereur. Il se vit tuer un jeune soldat ennemi, et il vit le visage décomposé de sa partenaire qui le regardait, lui, comme un monstre.

Sa vision revint à la forêt qui l’entourait, dans laquelle un Etre de lumière le regardait d’un œil froid et vengeur. Le regard en lui-même ne lui faisait aucun effet, souvent il avait vu un tel regard de haine dans les yeux d’ennemis morts quelques instants après, leur vie vermeille s’écoulant à gros bouillons à travers le gorgerin défoncé. Ce qui l’étonnait, ce qui lui donnait cette envie de tenir son épée à pleine main, c’était cette aura menaçante, cette atmosphère mortelle qui l’entourait…

Pourtant, lorsqu’il parla, sa voix était ferme et assurée.

- Etre de lumière, tu connais fort bien mon passé, à ce que je vois. Mais tu connais mal mon présent, très mal. Ce noble nom par lequel tu m’as apostrophé n’est guère plus utilisé que par ma famille. Pour mon Empereur, mes frères et le peuple, je suis frère Prophaniti, Maître de l’ordre des Quatre Vents, Grand Protecteur des Marches de Rhéan, et Inquisiteur du procès de la cité de Saylen, qui devrait commencer dès mon arrivée en ces lieux.
Malheureusement, rebelle, tu me déranges dans ma tâche, et tu cherches la vengeance contre quelqu’un qui a fait son devoir et qui en est fier. Je ne te dirai pas que c’était lui ou moi, car il n’avait pas l’ombre d’une chance.
Je te demanderai plutôt de réfléchir au pourquoi de sa mort. Ta vision m’a montré que vous combattiez en couple, chacun gardant le dos de l’autre. C’est une très bonne manière de se battre, mais elle demande une énorme confiance en l’autre : ton ami l’avait, mais tu l’as trompé. Tu t’es écartée de lui au moment crucial, tu as fait une erreur grave qui lui a coûté la vie : tu ne m’as pas vu arriver, moi un ennemi, tout ça pour éviter un simple coup de lance d’un banal soldat. Tu as préféré ta vie à celle de ton amant, tu as pensé qu’un simple soldat était plus dangereux qu’un chevalier ! Et tu oses après m’accuser de sa mort ? Je ne suis que la conséquence de ton inconséquence.
Tu es responsable de sa mort. Tu es la meurtrière de ton amant. En réalité, bien meilleur serait le monde si je le débarrassais de ton engeance.
Je ne t’entends pas. Serais-tu en train de comprendre à quel point ta quête est égoïste ? A quel point tu te voiles la face ? Tu ne trouves plus de mots pour te défendre ? Tu te sens coupable ? C’est normal, tout à fait normal, car tu l’es. Et la seule issue pour un coupable, c’est la mort.

Tout en prononçant ces mots, sa main s’était avancée vers son épée. Dans un sifflement de bon acier contre du cuir, il sortit la lame du fourreau, près d’un mètre d’acier forgé par les meilleurs artisans de l’Empire.
Il décroisa les jambes et se remit lentement sur ses pieds, l’épée pointée dans la direction de son ennemie.

- Avant que nous commencions, je te rappelle que les règles du duel singulier imposent que les combattants connaissent le nom de l’adversaire. Tu t’es bien informée sur moi, mais moi je ne connais pas ton nom, juste ton désir de vengeance… Veux tu vraiment mourir anonyme ?

L’espace d’un instant, son épée quitta la position de combat pour s’élever verticalement devant son visage, dans la forme de l’antique salut à un adversaire. Juste avant que la violence ne se déchaîne.

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Désolée du retard, dure semaine celle qui vient de s'écouler..
J'aime votre plume, De Vaanne, je suis réellement ravie de partager ces quelques instants avec vous.
PS : L'Ordre des quatre vents, à ceux qui n'avaient pas reconnu l'ancien titre de "Cor Virginis", est un clin d'oeil à Nylrem Yorel, de même que Jour de colère l'est à De Vaanne.


De longues minutes durant, l'ange de lumière ne cilla pas. Elle recevait pourtant les couteaux de ses mots en pleine conscience, tranchants comme un refrain douloureux de sa mémoire, cruels comme le craquement de sa vie fissurée, obsédants comme les pulsations d'une blessure encore ouverte, cicatrice indélébile d'une injustice sans nom. La tentative d'attaque psychologique du Paladin était pour le moins classique et primitive... Stratégie usitée dans la seule intention de déstabiliser l'adversaire en faisant vibrer les cordes douloureuses de la culpabilité... d'ailleurs, n'importe quel enfant de huit ans aurait vu dans son jeu de provocation, aussi évident qu'un doux soleil de Juillet.

*Mais alors... pourquoi ces palabres font-il aussi mal...*

La réponse résonna aussitôt au fond de ses pensées... il y avait dans ses propos une part de vérité, celle qu'elle refuse d'avouer et qu'elle craignait toujours entendre, celle qui l'avait expédiée dans un noir profond, dans un gouffre sans fond. Mais... ce qu'il ne savait pas c'est que cet épisode macabre... ce temps où passé présent et futur s'étaient fondus et avaient figé son existence.. était désormais révolu et que son long discours vicieux attisait en elle le désir de vengeance et décuplait sa colère... sans le savoir, il ne faisait que secouer les pouvoirs angéliques qui sommeillaient en elle et qui ne s'étaient pas épanouis dans la violence depuis des années.

Le silence planait à présent, électrique. Une feuille morte vola devant le regard immobile de l'ange, comme toujours, la nature jouait un chant silencieux qui touchait son âme, apaisant et rassurant comme les mains d'une amie complice. Elle fronça les sourcils un bref instant à la pensée fugace et absurde qui venait de naître dans sa tête alors que son adversaire effectuait son salut élégant. La fierté du défi, un élan de courage, une pointe d'euphorie qui lui fit presque oublier le but de ce duel et... un soupçon d'admiration envers ce Paladin s'emparaient insidieusement de ses sens... Elle secoua la tête. Manifestement, elle n'avait pas perdu l'âme de la guerrière, ni l'émotivité de la femme qu'elle a toujours été. Certains disaient que ça la perdrait un jour, Elle s'en moquait, car pour elle, combattre n'est pas synonyme de détachement, ces émotion demeuraient son moteur intérieur, même si Elle ne laisse rien transparaître sur son visage.

Lentement, elle laissa glisser son manteau ébène le long de ses bras, il atterrit dans l'herbe fraîche découvrant son corps gracieux et élancé et sa longue robe noire, fendue jusqu'aux genoux, épousant ses formes et absorbant la lumière et les regards tant elle était sombre.

Sa main se posa sur la poignée argentée d'un sabre japonais accroché à ses hanches et le retira de son fourreau. Sa lame inversée refléta un rayon aveuglant alors qu'elle le plaçait à l'horizontale juste au niveau de sa poitrine, tenu par ses deux mains les bras tendus, elle s'inclina rendant son salut au jeune homme.

- Braäxa, je m'appelle Braäxa of Alexandria, je suis immortelle et vous savez quoi ? Je n'aime pas les laïus interminables, inquisiteur Prophaniti...

Un sourire se dessina soudain sur son visage laissant intrigué le Paladin, alors qu'elle se redressait, et prenait une position de combat en enchaînant...

- Laissez-moi donc voir l'ampleur de votre talent légendaire au maniement de l'épée.

Avant que ses derniers mots ne s'évanouissent, l'ange s'élança vers le Paladin en garde à une vitesse impossible à suivre pour l'oeil humain, si bien qu'il ne vit d'Elle qu'une distorsion aux reflets pastels avant qu'elle ne disparaisse littéralement de son champ de vision. Cette vitesse était son atout principal dans les duels rapprochés, il est dit que seul le Vagabond de Kyoto pouvait l'égaler. Mais ce n'est pas tout. Il y avait le silence. Un étrange silence l'enveloppait, comme une carapace inerte où le son de la nature se perdait et où même l'air se retenait de siffler quand Elle bougeait. Un silence qui lui garantissant l'entière surprise du premier coup porté, face à ceux qui l'affrontaient pour la première fois.
Le Paladin ne déroga pas à la règle, il fixait toujours l'endroit où elle se tenait debout quand elle « apparut » derrière lui comme si Elle se matérialisait de nulle part, lui assénant un puissant coup de sabre muet droit dans la nuque.

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hum, 3 semaines de retard... je m'excuse platement devant mon adversaire... voilà donc ma riposte ^^



Cette impolitesse, marque de ces soldats élevés uniquement pour servir de chair à canon, énervait Prophaniti au plus haut point. Il rêvait de rencontrer enfin en duel quelqu’un de son rang, qui saurait se battre selon les règles du Duel développées des siècles plus tôt et censément toujours en vigueur. Il rêvait de pouvoir, avant un combat, d’engager une joute oratoire avec quelqu’un qui saurait lui répondre avec un esprit aussi acéré que le sien. Manifestement, il était encore mal tombé aujourd’hui.
Tant pis, se dit-il, car ce duel lui permettrait tout de même d’affiner ses talents contre un ennemi de l’humanité, un de ces êtres haïssables et arrogants qui traitaient même les plus grands rois humains comme à peine assez honorables pour leur servir leur vin.

Une fois ce léger détail réglé et sa tâche à Saylen terminée dans le sang de la torture et les flammes du bûcher, il lui faudrait pousser son empereur à déclarer une grande croisade contre les ennemis du genre humain, pour que ses représentants puissent prendre la place qui leur revenait de droit.

Mais d’abord, un duel. A cette idée, un frisson le parcourut et il resserra sa prise sur sa lourde Zweihänder, une épée sans ornement mais dont le poids faisait qu’elle ne pouvait être maniée qu’à deux mains et qui requérait, quoiqu’on en dise, une extrême habileté. Le léger mouvement n’échappa aux yeux exercés de son adversaire qui décida de prendre l’initiative. Elle s’élança, et disparut.

Prophaniti en resta abasourdi : c’était impossible de disparaître ainsi, c’était de la magie, de la sorcellerie. C’était une hérésie. Si cela était avéré, il n’y avait que la foi qui pourrait le sauver des immondes agissements de cette magicienne qui n’était pas sortie du Grand Collège de Magie. On disait souvent que les mages non entraînés étaient dangereux, à la limite du psychotique et on n’avait pas tort.
Il se força à se calmer, à faire le vide dans son esprit, à se tendre à la rechercher d’un son, d’un souffle. Et pourtant, il n’entendit que le silence, un silence pesant, angoissant, anormal. Un silence qui laissait présager du pire.

Au milieu de ce silence, il sentit. Un vent d’été fugace, un simple alizé qui lui soufflait sa douce haleine au visage, qui s’enroulait autour de lui. Il lui promettait le retour en des leiux aimés, telle sa ville de Rhéan où le soir la brise de mer soufflait à point pour rafraîchir la ville écrasée par le soleil au moment où les rues commençaient à s’animer de citoyens, où même un inquisiteur pouvait se promener sans que le suivent des regards chargés de crainte et de haine. Il lui promettait l’oubli.
L’oubli ? Voilà qui lui rappelait une lointaine conversation avec un érudit de son ordre, à propos des techniques d’escrime des autres races. Ce vieil homme soutenait avoir retrouvé dans de vieilles archives datant de guerres à demi oubliées la trace d’une technique spéciale des meilleurs combattants des Etres de lumière que de rares survivants avaient appelé dans l’ancienne langue le Vergesswind, ou Vent d’Oubli. Soi-disant que l’ennemi disparaissait devant eux.

Donc cet alizé qui s’enroulait autour de lui, c’était…
Dans un élan désespéré, il se retourna et plaça sa Zweihänder devant son visage juste à temps pour sentir un terrible choc lui ébranler les épaules et voir Bräaxa, les yeux comme fous, se matérialiser devant lui. Réunissant toutes ses forces, il la repoussa et tandis qu’elle trébuchait en arrière il leva son énorme lame et l’abattit devant lui.

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Nul besoin de vous excuser, mon cher protecteur, vous aviez plus urgent à faire ^^
Et oui, avec moi pas de place aux bavardages et aux discours pompeux dont vous avez l'habitude dans les tribunaux =°
Frappe ou crève, une seconde d'inattention pourrait vous être fatale :D
Merci Gen, pour ta douce présence, ton aide, et toute l'inspiration... =)


Le croisement de fer entre les deux combattants eut une résonance assourdissante aux vibrations métalliques et son écho sembla se répandre très lentement, comme ralenti par une force insaisissable, avant de s'échouer sur les cimes des arbres et de disparaitre entre les feuilles dansantes qui s'étiraient en observant l'affrontement, amusées. Cependant, une oreille fine aurait perçu entre les ondes concentriques du son une oscillation étrangère différente, profonde et mélodieuse, celle du sabre de Braäxa. Empreint de son âme, de ses doux souvenirs et de son essence même, il ne faisait qu'un avec Elle ; certes, il avait sa propre présence et son histoire intimement tracée à l'encre de l'errance... mais depuis qu'il lui appartenait, fidèle compagnon, il ne savait rien faire d'autre que la protéger, qu'être en phase, en symbiose avec Elle, et chanter sa souffrance, son ardeur et sa violence, quand s'insinue dans ses rebords la fougue de son âme guerrière.

Le tranchant de la Zweihänder frappa violemment le versant épais de la lame inversée, qui encaissa sans dégâts et absorba une bonne partie de l'onde de choc.


*Intéressant... hasard ou intuition l'ont conduit à moi malgré le silence ? Seule la suite me le dira...*


Braäxa sentit son corps se projeter vers l'arrière telle une feuille d'automne soufflée par un mistral du nord. Elle manqua perdre l'équilibre malgré les solides attaches qu'elle nouait avec le sol, et ses ailes argent et pastel se déployèrent spontanément dans un froufrou voluptueux, l'arrêtant gracieusement dans sa lancée incontrôlable. Se dessinent alors dans l'herbe les traces rectilignes de ses pieds nus, gravées par la décélération.

Devant ses yeux impassibles, tout le poids de la lame mortelle lourde de plusieurs kilogrammes et démultiplié à l'infini d'une force de frappe impressionnante, s'abattait droit sur Elle.


*Tu as beau être fort et intuitif, trop lourde est ton arme... trop lents sont tes mouvements*


Un court appui sur sa jambe gauche, suivi d'un premier bond élancé digne d'une panthère lui évita le coup mortel et la ramena... par dessus le manche de la Zweihänder. Elle atterrit en équilibre sur la pointe d'un pied, tout juste sur le bord du tranchant... une fraction de seconde durant laquelle son sourire du coin des lèvres affronta le regard de Prophaniti. Elle enchaîna sans délai le bond suivant doublé d'un salto aérien, les bras tendus à l'horizontale, le corps légèrement courbé et les jambes parfaitement alignées, Elle s'envola littéralement, les frissons de la nature semblèrent s'arrêter dans un moment de flottement. Et avant que ses pieds ne se posent à terre, dos contre lui, ses mains reprirent fermement la poignée de son arme, portant un second coup éclair dans sa nuque


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once again, awfully late... faudra s'y habituer chez moi...




Et voilà le coup de grâce, rapide et sans bavure, pensa Prophaniti avant d’abattre son énorme lame. Puisse-t-elle souffrir en enfer, car rien ne la sauvera maintenant !

Et pourtant malgré ce coup rapide, amplifié par le poids de l’épée, il eut une brève vision de son adversaire reprenant son appui et s’élever d’un saut gracieux pour retomber brièvement sur la pointe de son épée qui amorçait sa courbe descendante. Les regards se croisèrent un instant, un instant seulement mais bien assez pour que Braäxa, souriante, affronte le regard de haine pure que lui jetait Prophaniti. Puis elle s’envola de nouveau, quittant son perchoir pour disparaître de nouveau derrière son dos.


*Encore ? N’a-t-elle donc aucune manière, aucune technique, aucun honneur ?*


Il se rendit alors compte que le bref instant durant lequel Braäxa s’était appuyé sur l’épée l’avait déséquilibré, car il ne s’attendait pas à un surcroît de poids. Son corps était attiré vars l’avant par l’inertie de la lame et il ne pouvait rien faire qui puisse l’arrêter. Il préféra donc accompagner le mouvement et trébucha vers l’avant, mettant un genou en terre et priant les dieux que sa lame ne se fiche pas profondément en terre.


*Mon ennemie ne connaît que l’attaque en traître, un vulgaire coup du lapin. Je trébuche à cause d’elle et sa lame ne fouaillera que le vide, et ce n’est que justice.*


En même temps qu’il se disait cela, il entendit le sifflement de l’air tranché par le fin fil d’un katana et sentit le violent déplacement d’air causé par le passage enragé d’une lame quelques trop courts centimètres au dessus de sa tête. Il entendit également un cri étonné.

Il commença à se relever et sortit sa zweihänder du sol où elle s’était fichée. Se retournant rapidement, il la vit, elle, complètement déséquilibrée par son attaque ratée.


*Les rôles échangés ? Tant mieux. Elle va enfin comprendre que cette épée n’est pas l’accessoire d’un bûcheron*


Et de s’avancer dans sa direction en profitant de sa position bien assurée, donnant de petits coups qui n’avaient que pour seul but que de l’empêcher de reprendre son assise. Elle ne pouvait pas appuyer ses jambes assez fortement sur le sol pour pouvoir parer un coup et se contentait de les dévier du mieux qu’elle pouvait. Prophaniti pressait son avantage, avançant de plus en plus vite. La chute de Braäxa était devenue un succession de chutes rattrapées au dernier moment. Elle sentit alors son pied droit heurter une racine et elle partit en arrière, heurtant avec violence le tronc d’un vénérable chêne multi centenaire.


Prophaniti sourit cruellement et mit son épée parallèlement au sol, au niveau de son estomac. Il s’élança en avant, prêt à empaler sur sa longue lame le corps frêle de l’Etre de lumière.


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Braäxa plissa les paupières sur un regard impassible lorsque son puissant coup de lame, pourtant d'une rare précision, heurta le vide provoquant un bref chuintement et dépliant feuilles et herbes sur son chemin dans une rafale éolienne. Dans son élan, raté à une fraction de seconde près, Elle égara son équilibre, sa concentration et tout l'avantage de la surprise qu'Elle avait jusque là.. et quand Prophaniti entama son attaque, Elle eut la sensation d'être repoussée en arrière par une violente houle blanche.. qui la déstabilisait vague après vague..

Son sabre, complice, reçut instantanément l'onde frissonnante de sa détresse à travers les lignes de ses mains, il s'habilla alors d'un fin halo translucide, fragment de son aura silencieuse, qui format un bouclier magnétique palliant la fragilité de ses bras. Les frappes puissantes de la zweihänder se retrouvaient déviées, comme glisserait un voilier sur un coussin d'air, ou comme résisterait un aimant à l'approche d'un autre. Ce contact étrangement doux et amorti entre les deux armes faisait naître des étincelles écumeuses qui volaient au gré de la brise.

Durant ces longs instants de danger, où Prophaniti prit le dessus, le cerveau de l'ange fonctionnait à mille à l'heure, cherchant une faille, une brèche pour contre-attaquer et reprendre les devants, mais Elle trébucha et se retrouva plaquée contre l'écorce d'un chêne, une épée mortelle s'abattait sur son ventre dans un sifflement macabre.

Il était trop tard pour tenter une téléportation instantanée, et la seconde qui la séparait de la blessure était trop courte.. Elle n'avait pourtant d'autres choix. C'était Elle, ou le temps.. réussir à s'éclipser du chemin de la lourde lame ou voir sa peau inévitablement tranchée.


*Le temps..*


Le temps, maître incontestable, considéré invincible à tort.. car il avait toujours été vainqueur à la course contre la mort.

Mais Elle, avait un pouvoir sur lui.. un vieux pouvoir offert par un Prince puissant.

Le pouvoir des sables du temps.

Le Paladin était sur le point de transpercer son corps quand Elle remua son pouce pour effleurer un bouton secret dans la poignée de son sabre.. consciente que ce sera l'unique fois où Elle aurait droit à cette chance..

Le cadran du temps crissa, et ralentit son vol effréné autour d'Elle..

Un étrange et profond écho retentit, semblant sortir tout droit d'un puits.. sans doute celui de la nature contrariée, d'être ainsi dans son élan freinée..

Braäxa profita de ce court instant de répit pour s'écarter du trajet de la lame impitoyable et cesser d'être la cible vulnérable..

Elle profita que le monde soit figé ou presque pour rependre son souffle coupé, laissa tomber son sabre sous ses pieds, celui-ci mit plusieurs seconde à atteindre le sol, et s'échoua dans un lent nuage de poussière, en silence, tandis qu'elle levait ses deux bras au ciel nu, récitant une invocation dans une langue inconnue..


Le temps reprit soudain son cours normal, Elle le sut quand l'écho changea de ton et devint plus aigu, alors que la brise recommençait à faire voler la cascade noire de ses cheveux.. Elle était loin du danger et de plus..


Sa Gardian-Force avait entendu son appel, et entamé son voyage depuis les terres gelées pour la rejoindre. Elle dut traverser des trous noirs et des passages secrets, se faufiler dans les poussières d'étoiles et fouler à une vitesse extraordinaire, de nombreux et périlleux sentiers.


Braäxa observa un court instant l'échec de l'attaque de son adversaire déstabilisé, qui crut un moment à une absence, puis détourna le regard à l'ouest là où faisait son apparition la magnifique créature à la peau bleue, aux yeux transparents et à la chevelure cristalline, sa silhouette élancée descendait du ciel en tournoyant répandant des flocons de neige autour d'elle, dès qu'elle toucha le sol par la pointe de ses pieds, elle renvoya son écharpe de soie en direction de Braäxa, celle-ci l'intercepta en souriant et lui retourna un clin d'œil.. la forêt soufflée par un vent glacial, se couvrit bientôt d'un voile blanc givré à chacun des pas de la Gardian-Force.


Face à face, les deux femmes se regardèrent immobiles, puis Braäxa hocha la tête d'un oui, l'autorisant à prendre la relève et attaquer sans merci.


Shiva se retourna vers le Paladin.. et brandit son épée blanche.



Voilà donc la suite, les références sont connues, Prince of Persia pour le pouvoir de ralentir le temps, Final Fantasy pour l'invocation de G-Force, le reste est mon invention (le bouclier magnétique repoussant sur le sabre, entre autres). Bonne chance mon Paladin =°

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je préfère ne pas relever le temps que j'ai mis à le faire ^^



* Qu’est-ce que… ? se retint de hurler Prophaniti. Encore une abomination créée par cet Etre de Lumière ? *

Celle-ci ne semblait plus vouloir prendre part active dans le combat et s’était retirée sous les frondaisons des arbres les plus proches pour reprendre son souffle et panser son orgueil blessé. Prophaniti fit alors face à son nouvel adversaire, cet être inhumain ne provenant assurément pas de cette région de la planète.

Alors qu’il le jaugeait du regard, celui-ci le regarda d’un œil pénétrant et Prophaniti sentit un long frisson glacé le parcourir, comme le blizzard des grandes plaines de Tarsh s’en prenaient à son cœur mis à nu. Il se morigéna furieusement de laisser ainsi libre cours à sa peur et se força à avancer vers Shiva, l’avatar de l’Etre de Lumière

Après quelques pas, il fut forcé de s’arrêter, la sensation de froid devenant trop violente. Le souffle à moitié coupé, il haletait.

- Impossible. J’ai déjà vaincu des ennemis bien plus dangereux. Pourquoi avoir peur de si peu ? Pourquoi ? Pourquoi ! hurla-t-il.

Il reprit son souffle, inspirant une goulée d’air froid comme la mort, comme la promesse d’une nuit sans fin. La peur le tétanisait. Il n’arrivait plus à bouger. Forçant sur sa volonté, il raffermit sa prise sur sa Zweihänder, et sursauta. Même au travers des gants, son arme lui brûlait les mains de froid.

Les idées lui étaient soudain plus claires. Il secoua la tête comme au sortir d’un rêve pour chasser toute la torpeur qui l’avait envahie. Il le voyait distinctement maintenant, ce froid qui l’avait soudainement saisi n’était pas de la peur, mais un froid que l’être invoqué Braäxa avait engendré. Derrière lui, dans ses pas, les arbres étaient transformés en cathédrales de glace, les brins d’herbes ne chantaient plus sous la brise qui agitait le sous bois.

Il recula d’un bond et croisa le regard de Braäxa qui leva un sourcil, étonnée de voir que Prophaniti avait réussi à briser l’hypnose induite par son invocation. Celle-ci paraissait, si tant qu’on puisse le dire, vexée, et commença à avancer vers l’Inquisiteur.

- Il suffit maintenant. Cessons là la sorcellerie de mages de pacotille. Je vais vous montrer la puissance d’une véritable magie raisonnée, déclara Prophaniti en montrant sa Zweihänder. Cette arme est née dans les plus grandes forges de Mahrène, la capitale impériale. A son chevet se sont relayés les Maîtres forgerons de la Guilde et les plus grands enchanteurs de la Cour impériale. Par l’Empereur, Antienne, déchaîne ta colère ! prononça-t-il en pointant la lame vers Shiva.

Et l’épée de s’illuminer d’une lueur dorée. Pendant quelques instants, des flammèches coururent depuis la garde pour s’accumuler sur la pointe, avant de se projeter en une langue de feu destructrice qui engloutit sa cible.

------

Shiva !! Recule immédiatement !!

Le cri de Braäxa éclata dans la froideur immobile, faisant craquer d'une fissure progressive la fine couche de givre déposée ça et là. Trop tard. L'étincelle traitresse à la base de la lame partait déjà à tire-d'aile vers l'être de glace. Braäxa n'avait guère le temps de s'interposer entre la gardienne et son sombre destin, Elle avait à son regret, épuisé les dernières graines précieuses de sable à parer le précédent coup. Une seule alternative lui vint à l'esprit, aussi vaine semblait-elle.. Elle n'avait même pas le luxe de réfléchir aux conséquences ni aux chances de la réussir. D'un geste précis, Elle lança son katana dans une tentative désespérée d'intercepter le feu mortel.

La lame fit deux tours en l'air dans un souffle sibilant, et s'aligna horizontale devant la poitrine de Shiva à l'instant où la flamme s'apprêtait à lacérer sa peau avant de continuer dans sa trajectoire pour se planter dans l'écorce d'un majestueux cèdre. Cela ne suffit pas à écarter totalement la languette d'enfer, les éclats flamboyants se reflétèrent et se dispersèrent dans tous les sens ; quelques gouttes brûlantes transpercèrent le corps de la gardienne qui s'agenouilla avec une expression de douleur sur les traits. Braäxa courut en sa direction, et se mit à genoux auprès d'elle lançant un sort de rappel qui la fit disparaître dans une poussière d'opale.

Les flammes n'étaient toujours pas dissipées, quand Elle se releva lentement, les yeux scintillants d'une sourde colère. Le manteau blanc de givre qui couvrait le sol et les arbres se retirait doucement, libérant la nature de ses chaînes. La vie reprit alors son cours à vitesse normale. Quelques insectes s'enfuirent effarés sous les pieds de l'ange immobile, comme si sa colère les visait particulièrement. On a rarement réussi à blesser et écarter Shiva d'un simple coup. On est rarement parvenu à surprendre l'être de lumière. Sa rage était dévastatrice.

* Puisque tu aimes les surprise, montre-moi ce que tu ferais face à ça.*

Braäxa, faisant face à son adversaire, tendit brusquement la bras droit, paume vers le ciel en direction de sa lame. Celle-ci vibra aussitôt avant de quitter son socle improvisé et se diriger à grande vitesse vers sa maîtresse, comme attirée par un puissant aimant. A l'instant où Elle empoigna son arme, son corps sembla onduler puis se dédoubler, une fois, deux fois, dix fois et ses doubles s'alignèrent à la ronde sous le regard ahuri de Prophaniti. Tels des fantômes transparents sortis tout droit d'outre-monde, ils flânèrent suspendus à quelques centimètres du sol, tournant sans cesse tout autour d'un Prophaniti interdit.

Laquelle des silhouettes était Braäxa..
Où finit l'illusion et où commence la réalité..
Il n'y aura qu'une seule carte à jouer, et ce ne sera pas celle du hasard.

------

C’était un bel euphémisme de dire que la situation se détériorait rapidement… En vérité eut-il été engagé dans une bataille conventionnelle, Prophaniti aurait fait sonner la retraite le plus rapidement possible. L’adversaire était trop puissant pour l’affronter sur le terrain de la magie qu’il ne maîtrisait de toute façon pas, et assez bon en escrime pour avoir le temps d’utiliser sa magie en défense. Heureusement d’ailleurs qu’elle ne l’utilisait pas en attaque comme les rares sorciers de guerre humains le faisaient. Quoique cela aurait eu le mérite de décider rapidement des choses au lieu de les faire traîner en longueur en répliquant à l’envie son engeance maudite.

- Cette vieille technique, encore une fois. Décidément, aucune originalité, dit Prophaniti en se mettant en position de parade. Avec le nombre de légendes où elle est utilisée, voilà beau temps que n’importe quel gamin connaît le moyen de la contrer, ajouta-t-il en fixant le sol…

Avant de lâcher une bordée d’imprécations qui auraient fait rougir n’importe quel docker de n’importe quelle race de n’importe quel port sur cette terre. Les légendes qu’il avait entendues lorsque lui-même était en âge de les écouter étaient liées à Rhéan, sa ville natale, celle dont on disait que le soleil rendait fou tout étranger qui oserait s’y promener en plein midi. Dans cette contrée écrasée par le soleil, le héros gagnait en cherchant l’ombre du mage ! Alors qu’ici, dans ce satané sous-bois gelé où les abominations flottaient au dessus du sol, il n’y avait pas de lumière ! Et aucun moyen d’en refaire !

- Ma charge pour une plaine, ou un désert, murmura-t-il en tournant lentement sur lui-même pour scruter tour à tour les fantômes de l’Etre et l’Etre elle-même. Décidément, les vieilles légendes ne devraient pas être aussi… folkloriques…

Tous les spectres firent un pas en avant, révélant leurs longs katanas assez affutés pour s’enfoncer dans son armure s’ils en avaient l’occasion. La concentration faisait perler des gouttes de sueur sur le front de Prophaniti, pressé qu’il était par le temps qui s’écoulait et le cercle qui se resserrait bien trop vite. Partir du plus simple, se répétait-il, la solution est toujours simple. Les ombres… sont associées au feu, un des quatre éléments… qui ne fonctionne pas. Restent la terre, inutile aussi puisque ces Etres de Lumière volent… l’eau, dont il n’aurait pu moins se soucier vu son absence. Ne reste que l’air…
Un autre pas en avant, les katanas étant maintenant dressés haut au-dessus des têtes, prêts à s’abattre sur lui comme un vol de corbeaux gris acier.
L’air… à quoi nous sert l’air ? A quoi nous sert-il, le plus simplement possible ? A… à… respirer, se rafraîchir, à souffler après une journée de chaleur ! L’air, c’est le vent qui agite les pennons et les oriflammes, les vêtements et les cheveux ! Ce même vent qui agite de façon bien étrange les mèches de ce fantôme, par comparaison à tous les autres… Prophaniti abandonna sa position de parade et se jeta vers ce qu’il espérait être Braäxa, mettant en jeu sa survie sur une simple intuition…

- Je te tiens ! hurlait-il.

------

*Je ne suis pas une vulgaire sorcière débutante, pauvre fou.*

La froideur de sa voix s'infiltrait dans les travées profondes de ses pensées, percutant ses certitudes une fraction de seconde après qu'il eut pris sa décision. Elle n'avait pourtant pas remué les lèvres, et un frisson de rage le traversa quand il aperçut du coin du regard le corps de la vraie Braäxa à sa droite, s'opacifier doucement et ses cheveux onduler avec la brise, mais son élan était trop puissant pour reculer ou stopper son attaque sur la chimérique apparition. Inconsciemment, il serra les dents sur un juron alors que la zweihänder heurtait le spectre mouvant. Le contact était étrange, insonore, irréel... et s'empara de ses tripes, l'insaisissable sensation de sombrer. Devant ses yeux en feu, l'illusion se brisait en deux morceaux identiques, exactement comme une statue de cire violemment fendue, ou une image en deux dimensions déchirée dans un accès de colère. Il crut voir et entendre le rire venant du fond de sa tête, un rire sourd, signant son nième échec, alors que les doubles brumeux s'arrêtaient soudain et se dématérialisaient rapidement pour se déverser dans le corps de l'ange. La vague de retrait provoquait une puissante distorsion des choses, si bien que Prophaniti sentit son estomac lui sauter dans la gorge.

*Shit*

Dit-il en plantant sa lame devant lui, luttant pour reprendre le contrôle de son équilibre. L'être de lumière ne perdit pas une seconde, ses pieds se posèrent dans l'herbe, et son sabre partit d'un puissant revers à l'horizontale soulevant une tornade de pétales sur son chemin, visant la nuque de l'homme encore déstabilisé. Un œil extérieur à la scène aurait juré que la bataille se finirait là, la tête de l'homme tranchée roulant entre ses pieds. Mais...
Qui a dit qu'un être de lumière pouvait tuer pour se venger. Qui a dit que la vengeance pouvait atténuer une quelconque douleur. Elle le savait au fond, peut-être depuis le début, le vent de la violence n'amène que les poussières de regret, toujours plus de regrets. *mais, j'en ai suffisamment sur le cœur* Et le combat est futile, l'épuisement s'inclinera devant l'immortalité, tôt ou tard. Défoulement ? Cela a atténué quelque peu sa colère dévastatrice, que de laisser fuser l'éclat de sa magie. Comme une cascade d'apaisement, cela a éteint une partie de sa fureur...
La lame mortelle s'arrêta brusquement juste avant d'atteindre son but. Prophaniti sentit l'onde froide effleurer sa peau, et le sifflement menaçant. Puis rien. Juste quelques minutes suspendues par dessus les têtes et la compréhension.

*Pars*

Dit-elle, immobile, d'une voix humaine cette fois, les yeux fixant un point lointain dans l'horizon. Ses lèvres tremblaient et l'eau limpide de ses souvenirs luttait pour s'échapper et inonder la terre. Il pouvait la blesser, s'en aller, l'insulter ou rester là, figé. Cela ne lui faisait plus rien, la tempête était déjà au déclin.

------

- De… ? s’écria Prophaniti au moment même où le spectre se dissipait devant lui et le déséquilibrant.

Il ne pouvait rien dire de plus, et c’est silencieusement qu’un hurlement de rage et de peur mêlés le secoua tel un ouragan, le dernier sursaut d’un corps et d’un esprit à l’annonce de leur mort prochaine. Il ne pouvait pas mourir, il n’en avait pas le droit, malheureusement cela ne dépendait plus de lui… Il avait joué et il avait perdu devant ces tours de bonimenteurs que cette non-humaine n’avait cessé de dérouler devant lui.

Il sentait déjà le souffle du katana lui caresser la nuque, et son cerveau condamné tournait à plein régime pour essayer de trouver un échappatoire, de montrer à l’adversaire qu’on exécutait pas un paladin de l’Ordre des Quatre Vents aussi facilement. Pourtant, de quelque angle qu’il l’examinât, la solution lui paraissait désespérée : déséquilibré, genou en terre, dos au sabre et aucune possibilité de se dégager. Un rictus bestial lui plissa les lèvres en attente du coup fatal qui n’était plus qu’à quelques pouces de la peau tendre de la nuque, lorsque soudain, le sifflement de la lame fendant l’air et le souffle de l’air malmené cessèrent.

L’incompréhension le submergea un instant : il n’avait ressenti aucune douleur fulgurante avant d’observer pour les quelques instants qui lui restaient à vivre son corps décapité s’affaler au sol, privé d’ordres. Il entendit alors la voix de l’Etre de lumière, froide comme la glace. Un seul mot, chargé d’une immense tristesse et des reliquats d’une haine incommensurable pour sa personne, un mot qui le fit frissonner comme si le froid surnaturel l’avait atteint au plus profond de son cœur.

- Pars…

Il avança lentement la main vers sa zweihänder, certain que cela entraînerait une réaction. Rien pourtant ne vient lorsqu’il empoigna la garde familière d’Antienne. Il se releva et se retourna lentement, prêt à n’importe quelle éventualité. Et ce qu’il vit lui coupa le souffle plus que toute image de guerre ou de massacre ne l’avait fait jusqu’à présent. Cette Etre de lumière, son ennemie, celle qui avait tenu on sort entre ses mains grâce à sorcellerie, lui tournait le dos, comme s’il n’était que poussière.

- Pourquoi ?

La colère et la honte déformaient sa voix, et le déshonneur son visage. Pour toute réponse, un long regard qui ne vacillait pas se braqua sur lui, insondable.

- Très bien, dit Prophaniti en commençant à reculer. Sache seulement que lorsqu’on a enfin sa vengeance à portée de main, on ne la laisse pas échapper, pour rien au monde. Peut-être considères-tu que m’humilier est une punition assez grande ? Tu te trompes…
Certes, mon honneur est à jamais blessé, mais pour cela je ferai pénitence. Mais désormais, toujours tu craindras ma colère et celle de mes amis.

Il se tut et rengaina son épée. Un instant, leurs yeux se croisèrent et les flammes brûlantes de sa haine rencontrèrent les brumes de l’infinie tristesse de l’Etre de lumière. Puis les deux se tournèrent le dos et suivirent leur propre chemin, sans se retourner.

Mais peut-être pas pour ne plus se revoir.

------

Magnifique performance, comme à ton habitude mon cher <3
Merci pour ce joli duo avec toi, j'ai aimé ton personnage et ta plume m'enchante toujours autant :)

J'aurais aimé que tu frappes tout de même... même si j'avais le dos tourné :D


Phobos : Hannn! Il a perdu De Vaanne! Comment un paladin fanatique peut-il se rendre? ^^ Mystère...
Peut être cette douceur dans son adversaire qui l'aura retenu... Allez savoir.


A-t-il vraiment perdu... je dirais match nul ^^
Il aurait été décapité s'il avait osé frapper, par contre =p




Combat écrit entre le 16.02.2008 et le 16.12.2008

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1 octobre 2008 3 01 /10 /octobre /2008 09:00


« Je peux dire ce que je veux, je ne trouverai jamais pourquoi on écrit et comment on n'écrit pas. »
Il arrive pourtant de savoir, juste là au fond de soi, pourquoi cette profonde envie et comment il faut parfois poser les armes et céder à la tentation.

« Se trouver dans un trou, au fond d'un trou, dans une solitude quasi-totale et découvrir que seule l'écriture vous sauvera. Etre sans sujet aucun de livre, sans aucune idée de livre c'est se trouver, se retrouver, devant un livre. Une immensité vide. Un livre éventuel. Devant rien. Devant comme une écriture vivante et nue, comme terrible, terrible à surmonter. »
Ou se trouver sur un nuage, au fond du ciel au dessus de tout. Etre submergée jusqu'à l'irréalisme par l'immensité d'un bonheur fou. Etre sans voix aucune, sans fil d'idées dans le désordre même des choses c'est se trouver devant ce livre. Une invitation silencieuse. Un livre vierge de toute rature, de toute nature, de toute aventure. Une histoire à venir, ébauche d'une éternité. D'une soupirante écriture.

« Ça rend sauvage l'écriture. On rejoint une sauvagerie d'avant la vie. Et on la reconnaît toujours, c'est celle des forêts, celle ancienne comme le temps. Celle de la peur de tout, distincte et inséparable de la vie même. On est acharné. On ne peut écrire sans la force du corps. Il faut être plus fort que ce que l'on écrit. »
Je n'y croyais pas jusqu'au moment où j'ai croisé la tienne comme on se brûle sous une coulée inarrêtable inépuisable, avalanche insaisissable grave fresques et arabesques sur ma peau, comme une mine de crayon sauvage qu'on a longtemps emprisonné puis soudain tombé les barrières elle vagabonde comme l'empreinte profonde d'un trait continu trainé sans lever la main sans se soucier des barrages des virgules de la ponctuation, douce douloureuse violente et fougueuse contourne le sens des choses et va chercher les frissons, le bruissement des sens et l'immaculé vertige... loin dans les battements du cœur.

« Ecrire c'est tenter de savoir ce qu'on écrirait si on écrivait - on ne le sait qu'après - avant, c'est la question la plus dangereuse que l'on puisse se poser. »
Me voilà tentée de savoir... ce qu'on pourrait souffler à ces pages vides toi et moi, si l'on décidait ainsi... d'écrire.


... <3



« Je peux dire ce que je veux, je ne trouverai jamais pourquoi on écrit et comment on n'écrit pas. »

Pourtant, aujourd'hui, je peux m'expliquer tout cela.. Pourquoi cette plume me glisse-t-elle entre les doigts pour guider l'écriture des mots passionnés.. Comment effleure-t-elle le papier blanc de ma vie, redevenu vierge depuis qu'une source d'inspiration éternelle s'écoule en moi.. Tout au fond de moi, en mon âme & conscience.

« Se trouver dans un trou, au fond d'un trou, dans une solitude quasi-totale et découvrir que seule l'écriture vous sauvera. Etre sans sujet aucun de livre, sans aucune idée de livre c'est se trouver, se retrouver, devant un livre. Une immensité vide. Un livre éventuel. Devant rien. Devant comme une écriture vivante et nue, comme terrible, terrible à surmonter. »

Ou se retrouver perdu dans l'espace, avec une vide & profonde impression de flottement. Etre ravagé jusqu'à la perte de conscience par la virulence passionnée d'une écriture heureuse & céleste. N'agir qu'en fonction d'un rêve, qui engendre l'implosion des sens et ne nous fait vivre que pour le réaliser. Amnésie de l'âme qui nous laisse juste un livre, une plume scintillante.. Devant notre être désemparé. Dans un silence absolu, découle un fleuve de sentiments qui se jette tendrement au fin fond du tissu blanc, des pages qui se tournent continuellement. Sans pourquoi, sans comment, plus de question : juste un souffle, un soupir, une écriture rugissante de sensualité.

« Ça rend sauvage l'écriture. On rejoint une sauvagerie d'avant la vie. Et on la reconnaît toujours, c'est celle des forêts, celle ancienne comme le temps. Celle de la peur de tout, distincte et inséparable de la vie même. On est acharné. On ne peut écrire sans la force du corps. Il faut être plus fort que ce que l'on écrit. »

Je n'ai jamais ressenti tout ceci jusqu'à l'instant où tu es venue barrer ma route, tel un ange qui me susurre sa douce voix à l'oreille, pour ériger un nouveau chemin. Une voie dans la forêt sauvage, forêt alors vierge de toute empreinte de cette passion qui m'enivre.. Une avenue paradisiaque plus dévastée encore & encore à chacun de nos pas, transformée par une atmosphère volcanique, un air interdit de tango qui métamorphose ce monde en un autre, hors du temps & de l'espace. Depuis, je me laisse bercer par une douce musique jouée en mon âme, qui me trouble & me fait planer. Ecrire est la chance qu'on m'a donné pour raconter ce parcours ensemble, pour libérer les sentiments.. Et ce grâce à cette nouvelle plume que tu m'as offert, qui décrit les courbes de ta douceur.. Bercée par les battements du cœur.

« Ecrire c'est tenter de savoir ce qu'on écrirait si on écrivait - on ne le sait qu'après - avant, c'est la question la plus dangereuse que l'on puisse se poser. »

Quelle jolie tentation... Bien évidemment réciproque & partagée.. Savoir ce que rendrait l'écriture de nos deux âmes, empruntes sur le divin blanc des pages d'un nouveau roman : envie qui me hante depuis longtemps. J'accepte ce délicieux défi que tu me lance, toi & moi. Qu'on nous laisse valser & succomber ensemble au doux plaisir... D'écrire.


[...] ... <3



Extraits : Marguerite Duras [Ecrire]
28.08.2008

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20 septembre 2008 6 20 /09 /septembre /2008 10:30





                   Trainer le néant de givre jusqu'au bout des pieds
                   haleter, pour remonter la cascade
                     - à contre courant, sans rame ni voile
                   prendre la fuite, du vent dans la brume
                   et la douce fièvre de l'escalade
                   Trainer les silences d'amertume
                   sur un filet de temps rétrograde
                   le temps
                      - que la fracture dévale
                   Barrer l'ébauche... de ce laisser aller
                   par la force des exclamés points
                   et l'incurvé des accolades
                   Retrouver le chant des débuts
                   le chant
                      - des frissons par rafales
                   du temps où tu couvrais ma peau nue
                   à la douceur de l'instantanée plume
                   aux reflets de cristal
                   à l'instinct bestial
                   ta plume
                      - au parfum d'étoiles...
                   Recomposer encore, aux espaces, aux virgules
                   sur la trace des fougues pâlies
                   la douce rondeur de l'euphorisante bulle
                   comme on souffle une autre vie
                   Restituer, par une pensée de sables
                   cette bouffée de l'inlassable
                   et la folie des embrassades
                   Pourrais-je... ?
                   pourrais-je enfin

                   relancer
                   des temps d'avant
                   la Serenade.





Tour & Retour


Tu sais, tes sentiments influent sur mon humeur
Et cette humeur se sent, en mon âme, esseulée..

Sèche tes larmes, princesse
Laisse-moi réchauffer ton cœur
Danse avec moi, maitresse
Apprends-moi l'art de bloquer les heures..

Et si parfois je ne t'entends pas
Viens me susurrer ta douce envie
Il est des fois où mon âme s'assombrit
Tu es la seule lumière qui me sort du trépas..

Si tu fermes les yeux, une fois
Sur tout et rien, pour ceci ou cela
Je reste là pour te les ouvrir devant Ça..

Ça, ceci, cela : fleuve, rivière, Nirvana
Ça, ici, là-bas : soupir, caresse, Adora..

Un souffle, un baiser, une caresse, Toi
Un moment, instant invulnérable
Yeux ouverts, le cœur suivra..

Et si on partait loin, envol, voyage, croisière
A la seule chaleur d'une éternelle étreinte
Un infini plaisir aux lumières éteintes
Et la fusion des corps se resserrent..

Ton odeur m'enivre encore, ce doux parfum
Et maintenant, sublime déesse
Pour une nuit éternelle tu m'appartiens
Maintenant, divine prêtresse..

Corps & Âme, rugissant, me transpercent le cœur
Tu sais, ce cœur qui bat en & pour Toi, passionné..


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31 juillet 2008 4 31 /07 /juillet /2008 15:07


C'était un doux baiser volé
Un paradis au goût de ta peau
C'est un homme jeté à la mer
Que tu laisses, badaud
Seul avec un dégoût amer

C'est un simple rayon de soleil
Se reflétant dans des yeux cristallins
Gravé dans ma mémoire, en veille
Depuis que ma flamme intérieure tu as éteint

C'est une nouvelle habitude qui te ressuscite
Tranquillité diluvienne et relaxante
Remplie de pensées incomprises & interdites

Heureux
De voler ici
Et de mes propres ailes
Je suis ton ombre traçant mon chemin

A l'unique détour où je vais aller cueillir la pomme
Tragiquement symbolique du pêché immortel
Mes pas résonnent au creux de tes paumes

Et peu m'importe la terre ou la lune
Et peu t'importe les réponses et les questions
Tant que le vent souffle et que la lumière est là
Tant de mots insignifiants, de maux qui perdurent
Alors que la vie s'anime et t'animera

Mais, aujourd'hui, tu ne la vois pas...


Ces mots là

C'est une sérénade au bout de la nuit
une luciole sur un chemin de brume

C'est une étoile filante, prélude à l'infini
reflets changeants sur le visage des lunes

Comment tu fais
pour attraper le vent
et franchir les portes du temps ?
Comment tu peux
saisir les rires des enfants
et incarner le souffle des anges, au delà des frissons ?

Serais-tu.. un tango vibrant ?

Ces mots là

La clé des rêves
des lumières insaisissables
Vertiges épurés.


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5 juin 2008 4 05 /06 /juin /2008 10:04








[...] (Et moi je ne dis pas bonjour, j'suis un rebelle en marge de la société)


( tiens, voyons s'il dit pas bonjour =° )
*S'approche du jeune homme et lui fait un clin d'œil et un charmant sourire*
Bonjour.. dit-elle en secouant sa chevelure avec la brise façon l'Oréal :D


Le rebelle en marge de la société il prendrait la donzelle dans ses bras, la pencherait en arrière et s'éprendrait rapidement de ses lèvres. M'enfin c'est vous qui voyez. =°
Si on me tente aussi...


(faisons donc dans les clichés à fond xD)
*Lui colle une baffe sonore, cinq traces longilignes sur la joue, aussi rouges et chaudes que son visage*
Embrasse-moi encore :]


Oui m'enfin le rebelle en marge de la société il fait fis des bonnes manières. Ce n'est pas une petite gifle qui va l'arrêter et l'empêcher d'atteindre son premier but dans la vie, la consécration ultime, l'extrême félicité : embrasser Braä... une supermodératrice. =°
Si en plus elle résiste, cela pourrait faire naître en lui de troublantes sensations...


*Il est des fois où tu m'envoûtes Plume des Sentiments, tu m'entraînes dans des sentiers inconnus et je te suis, sans pourquoi ni comment...*
Résister à l'irrésistible, en voilà un défi comme je les aime, une véritable épreuve.. face au guitariste de l'âme lui-même, un troublant dilemme. Soit. Le dialogue des corps s'installe, et se croisent les regards dans un silence de cristal. Tiendras-tu sans faille aux escarpements de la tentation, aux picotements voluptueux de ce délicieux caprice.. ou seras-tu « prêt à tous les sacrifices, celui de la luxure, de la débauche, celui du vice » ... ?


Ah ! Où serait le courage ? Renoncer à l'effervescence de la contiguïté ou au contraire, y goûter avec délectation et souffrir alors qu'une telle effusion n'autorise le repentir ? Le marginal tient bon sous la bise évidemment, et les mots dont il a usé un jour -par un biais certes peu discret- restent d'actualité et prévaudront toujours. On ne frotte impunément les cordes sensibles de la désinvolture sans qu'elles ne répondent par une douce mélodie cajoleuse.
Est-on pourtant prêt à s'y abandonner ?


A cela, il n'y a aucune certitude, pas plus que sur l'infinité du temps ou ce que dissimule le triangle des Bermudes, mais dis-moi comment sur ma peau, éteindre la rivière coulant par le feu de tes mots... comment tromper les douces vibrations que fait naître ce prélude ?
On ne sème impunément les graines du vertige
dans la plaine des pulsions sauvages
sans qu'on récolte avec la brise, les fleurs de l'ivresse..
et des sensations ardentes.. la haute voltige.

-------

Braäxa & ChaudBiz
Photo par
nymtriss

Could I have this kiss forever
La suite sera publiée un jour peut-être... si mon doux compagnon me donne son accord =)
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23 mars 2008 7 23 /03 /mars /2008 05:00



... Yashanti



Par une simple nuit de printemps, lorsque les âmes embuées se perdent en désespoir, de frêles esprits se rencontrent pour deviser par la pensée lors de sérénades enflammées. Quelques pas de danse dans l'obscurité, lorsque la lumière fait rage au sein de mon esprit perturbé... et les plumes valsent sur le rythme frénétique du verbe, sans filet. Le démon divin et l'indolent lutin.

Par une douce nuit de printemps, deux âmes solitaires décident d'arrêter à deux, la lumière de l'indicible... frôler du bout des doigts le sens des choses muettes et déclencher l'arcane de la complicité secrète ; quelques pas de danse pour céder à l'irrésistible.. pour conjurer l'intime errance et devenir enfin visibles.
(Il est dit que... seul ce qui arrête la lumière devient perceptible.)


Il aimerait lui souffler ces mots doux, que le cœur ne parvient à tirer de la chair, que l'esprit modélise dans les airs... Une plaie à l'âme dont coule la lymphe, sans remède sinon l'espoir que les auspices changent un soir sous le saule des nymphes...

Elle aimerait trouver entre les lignes un sens caché ou un signe, sur lequel appuyer l'élan des mots, et se laisser librement aller à lui renvoyer l'écho..
(Dis quelque chose..)


Que l'échine se courbe, elle acquiesce aux murmures qui filent entre ses lèvres...

... mais, que disent-ils ?

Ils se plaignent au dieu du temps qu'il ne lui octroie assez de temps auprès d'elle, ils se lamentent sur la prose passée et celle qui reste enfermée dans les limbes... de poser les mains au creux de ses reins, et de lui dire qu'elle le fait souffrir, douleur sensuelle qui en son sein fait naître l'envie... un désir rouge de vie.

Doux murmures voluptueux.. souffriras-tu aussi si dans cette étreinte, Elle laisse couler ces larmes sur son sourire et qu'elle tremble à l'effleurement des mots confus nés pour séduire ?

Je la tiendrai tout contre moi, et caresserai ses lèvres pour que ruissellent sur sa peau les gouttes de plaisir qui envahissent mon esprit... j'irai saisir le battement de son cœur pour faire palpiter le mien, au juste rythme de son empathie.

Proche.. si proche à me faire rougir, et cette eau des caresses enflamme mes soupirs.. j'irai saisir le langage secret du corps, et le velours du désir mouvant au fond de ta bouche, les chuchotis discrets te diront alors l'appel frissonnant de la peau que tu touches.

Que sonnent les violons lorsqu'en cadence je t'emmènerai danser sous les arches de mes sentiments exacerbés... de la folie nous serons les amants qui sous la Lune, jouissent de leur liberté, aimants.

... mais qu'ils se taisent lorsque soudain dans le lointain des regards croisés, au détour d'un hasard ou d'un destin s'épanouira la fleur attisée.. quand mon visage reposera dans tes mains, et souffrira le souffle languissant de ton alizé, s'élèvera alors la mélodie des sentiments sur le pont des délicieux mirages, et dans le creux de tes bras aimants, tu me protègeras contre l'orage.

... sous la pluie n'aura d'emprise que l'ivresse qui nous tue, irrémédiablement, alors que les notes se joignent aux lettres pour exprimer mes mots couleur de ciel... pour lesquels tu es le soleil qui caresse mon être de son aura et ses étincelles...

... tes mots bleus, errant perdus le long de ma joue rose, déclenchent des tempêtes silencieuses et accentuent l'osmose. Survient alors un mélodieux baiser de ceux qui troublent les songes, entre les lèvres posé ; quelques secondes de rêves, puis glisse sur ton cou, d'un fleuve voluptueux et osé.

Par ma bouche, une missive empreinte d'un zeste de douce euphorie, tandis que mes doigts suivent le chemin doré que sur moi tu as tracé. A ma main ton visage appartient, lorsque sous tes cheveux d'ange, elle s'imprègne tendrement de ce délicieux mélange, une beauté florale à sensibilité chorale...


Braäxa & ChaudBiz


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15 mars 2008 6 15 /03 /mars /2008 13:53


*Je te hais maudite plume, car tu es mon unique conquête et tu n'es fille coquette que l'on emmène dîner sous la lune. Crois bien que je ne regrette ni chagrin ni amertume, j'irai au bout de ma quête : je l'enlacerai dans la brume.*


*mais je t'aime gardienne des rimes, car tu es la voix de mes silences et tu incarnes la fougue des brunes. Crois bien qu'il est temps de jeter l'ancre des quêtes, amarrer le bateau errant, à l'abri de la tempête, dans un port de soi(e) aimant...*


*Qu'il est pourtant loin, le temps des rêveurs, celui où nul était le besoin, de prouver son amour par les fleurs. Crois bien que me lasse, cette nouvelle époque amère, alors que sous le strass, se cache la misère.*


*Les rêves glissent sur les lignes de fuite, et tu sembles fatigué.. tu ne crois plus aux mythes. Crois bien qu'entre fleurs et passion, à l'affût dans les travées du destin, se réfugie le flèche de cupidon pourtant, si proche de tes mains...*

*Si seulement il n'était aussi maladroit, il se rendrait compte que je l'ai loué, mais qu'en son état je ne suis roi, de rien d'autre sinon l'oublié. Crois bien que la volonté me vide et que j'aimerais être touché, mais entre mes doigts cupides, ce sont mes blessures que j'ai déjà pansées.*

*Alors donne-moi la main, et ne crains plus rien... ferme les yeux et suis mes pas, là où frissonnent les arbres et dorment les fleurs ça et là, come on... au bout du chemin là où s'épanouit l'automne, et compose de sa mélancolie le refrain. Crois bien que la poudre d'amour, referme les douces blessures masquées à tort, et que face à l'injustice du temps et au regard des autres... à deux on est plus fort*




kamiya et ChaudBiz

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