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12 septembre 2007 3 12 /09 /septembre /2007 22:18


La tête plaquée contre la vitre embrumée, écoutant le cliquetis incessant des gouttes d'eau contre la paroi, il attend... Pour la n-ième fois, il regarde sa montre. Geste totalement inutile, il le sait, mais il ne peut s'empêcher de le faire quand il s'ennuie.. ou quand il est stressé.
Soudain, il le voit, il arrive, c'est bien lui, il se pose sur le tarmac. Dans quelques instants, les passagers descendront, dans quelques instants, elle descendra. Il a de nouveau la gorge sèche, l'estomac noué, comme cette fois où..
Fébrile, impatient, il se sent comme un gamin, et ça le fait sourire. Ils arrivent.. Elle arrive.. Il recommence à stresser, ou plutôt il continue.. Cette fébrilité, mêlée d'une crainte légère et fugace ne le quittera pas tant qu'il ne sera pas auprès d'elle, tant qu'il ne l'enlacera pas.

La voici, elle arrive.. Plus belle encore que dans ses rêves. Il cache sa pancarte ridicule derrière son dos, avant qu'elle ne la voit. C'est lui qui était ridicule.. avait-il peur de ne pas la reconnaître ? Il faisait quelques fois des choses que la Raison ignore.
Elle l'aperçoit enfin, elle s'approche, il ne sait pas quoi dire.. Si, il sait, mais n'arrive pas à prononcer les mots. Elle sourit, lui aussi.. Il dit bonjour, elle aussi.. Elle l'embrasse, lui rougit..




Il ouvre les yeux. Les brins d'herbe lui chatouillent la nuque, il sait alors à ce moment qu'il est en vie.. pour l'instant... Péniblement, il se relève, regarde autour de lui. Son épée est brisée, ses rêves aussi.. Seul homme debout sur cette vaste plaine, le seul encore en vie, pour l'instant.. Ramassant son arme, il se dirige vers la falaise.
Il y est presque, il est sur le point d'atteindre la fin de son calvaire, SA fin, telle qu'il l'aura choisie.. Mais.. La douleur.. Il vacille, s'écroule.. La douleur est encore plus présente, elle ne s'arrête plus, au contraire, elle s'intensifie, parcourant son corps tout entier, s'emparant de l'ensemble de son être.. pour l'instant... Il crache son sang.. La douleur.. jusqu'au bout des doigts. Des larmes.. Il pleure ? Non.. ses larmes à lui ne sont pas visibles, les larmes rouges ne comptent pas.

Luttant de toutes ses forces, ses dernières forces, il se relève, une dernière fois.. Une dernière fois, la douleur le fait vaciller, le seul lien le raccrochant à la vie désormais.. Une dernière fois, il tient bon. Chacun de ses pas laisse une marque pourpre sur le sol, traces éphémères de son existence.. Le bord est en vue, il a réussi. Il est heureux, heureux que cela se termine, heureux que cela prenne fin. Une dernière fois, il contemple le ciel.. ferme les yeux, cherchant à figer cette image dans sa mémoire, pour l'instant.. Une dernière fois, il prend une inspiration, une dernière fois, il ouvre les yeux et.. saute..
Il revoit le ciel, il la revoit elle, il est libre... La souffrance s'en est allée..

pour l'instant..




Depuis qu'elle était partie, il ne cessait de compter les heures, les secondes qui le séparaient de son retour. Chaque minute lui paraissait durer toute l'éternité, et plus encore..

Depuis qu'elle était partie, elle était comme dans une sorte de brouillard, entendant à peine le brouhaha chaotique du monde qui l'entourait. Le temps avait perdu le peu de consistance qu'il pouvait avoir.

Depuis qu'elle était partie ils ne pensaient qu'à ce jour, le jour où ils se retrouveraient.. Le train arriva finalement en gare. Sortant quelque peu de sa torpeur en réalisant qu'elle était arrivée, elle sortit sur le quai. Il était là, qui lui souriait, sa fleur préférée à la main. Elle sourit alors à son tour et courut le rejoindre, tandis que lui se hâtait vers elle. Le choc arriva enfin, enclin de douceur et de chaudes larmes. Resserrant leur étreinte, ils s'embrassèrent.


Ecrit par Gen 30.09.2006


kamiya
-


Par une nuit de lune rouge, pleine de songes
Arrivant de nulle part sans prévenir,
L'ombre s'attacha, au lieu qu'elle ne se ronge
Se moquant de la distance... Sans faiblir..


Malgré l'immense clarté, elle s'accroche... Point ne s'enfuit,
Transportée plus haut que Personne, si loin de la grève
Attachée à la plus brillante étoile de la nuit,
L'ombre sait maintenant que l'on peut rêver de Rêves..


Ecrit par Gen 10.08.2006

J'aurais été l'arc-en-ciel...

Apparaissant après le chagr(a)in,
Quand la terre est encore humide
Et le ciel, ô combien si lointain,
Malgré lui, il reste placide.


Quand s'en vont les nuages noirs
Et qu'on laisse la lumière choir,
Profitant des dernières larmes
Dévoile en couleur, son charme.


Il illumine les cieux
De ses rayons majestueux.

Innondant la terre, de ses infimes raies
Se jetant sur elle, pour la ressourcer.


Seul lien entre Gaïa et son fils, son amant désormais,
Rétablissant l'ordre naturel des choses, il disparaît...


Ecrit par Gen 11.07.2006


J'aurais été..
L'obscurité, en moi trouverait son refuge..
Une part d'ombre, pour attirer son regard
Une étoile filante, pour captiver son attention
Séléné, pour faire étinceler son ciel, briller ses yeux.. et être la gardienne de ses nuits..
Son soleil, pour éclairer son chemin, illuminer son âme.. et veiller sur sa vie..

J'aurais été..
Cette pluie fraîche sur sa peau, qui dissipe ses pleurs.. et caresse son âme..
Ce froid qui transperce, pour pénétrer au plus profond d'elle-même
Ce café qui réchauffe, pour pouvoir embraser ses lèvres
Cette cigarette qu'elle embraserait à son tour.. avant que dans son souffle, me consumer..
Ces flammes crépitantes, ranimant ses pupilles, léchant sans fin ses iris enflammés..

Ecrit par Gen 12.04.2007

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